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R&T 78 : Une des voies vers la résilience passe par la consommation locale

10 mars 2025 Reflets & Trajectoires
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Membre du Conseil National de la Résilience Alimentaire, Marie FRANCO (83e) participe à la rédaction d’un guide des bonnes pratiques pour la résilience alimentaire

“Par mon entreprise qui vendait des produits locaux, j’ai connu le Conseil National de la Résilience Alimentaire”, retrace Marie FRANCO, désormais Directrice Générale Adjointe de la Pâtisserie Perlette. Ce CNRA rassemble tous les acteurs de la chaîne alimentaire, depuis les producteurs jusqu’aux consommateurs. “Les échanges sont riches car le CNRA réunit des gens de tous horizons, des représentants de la société civile, des chercheurs, des collectivités territoriales, détaille Marie FRANCO. Y compris des personnes qui peuvent avoir des relations délicates, comme les producteurs et la grande distribution. Mais c’est un lieu de débat posé, une des pierres de la réflexion sur la résilience.”

Même s’il a été initié avant, cet enjeu a été mis en lumière par les crises de la Covid-19 puis de la guerre en Ukraine. “La résilience est la capacité pour notre société de résister puis de s’adapter à un choc. L’alimentation en est un des secteurs clé, explicite Marie. Pour y arriver, nous avons besoin de réflexions stratégiques pour trouver, et résoudre, nos points faibles”.

Repenser les circuits alimentaires

Relocaliser les chaînes de production participe à la résilience alimentaire. “Produire, transformer et consommer à l’échelle d’un bassin de vie est l’une des pistes pour renforcer notre résilience alimentaire, détaille Marie FRANCO. Mais pour l’instant, il y a encore de grandes différences entre les paroles des citoyens, qui disent vouloir une consommation locale, et leurs actes en tant que consommateurs. En France, un rapport parlementaire chiffre à 6% la consommation locale”. Pour développer la production locale, de nombreux points sont à améliorer : augmenter le nombre d’unités de transformation par territoire, développer le stockage, organiser les transports, sécuriser la disponibilité des emballages, réfléchir au coût et à la disponibilité de la main d’œuvre, …

Un recueil des bonnes pratiques

Pour apporter sa pierre à l’édifice de la résilience, le CNRA a entrepris la rédaction d’un guide de bonnes pratiques. Plus de 150 personnes d’horizons différents y contribuent. “L’idée est de compiler des bonnes pratiques en faveur de la résilience pour les rendre accessibles à un maximum”, présente Marie FRANCO. Le groupe s’est ainsi intéressé à ce que font d’autres pays européens. “Par exemple, en Suisse, chacun doit avoir une réserve alimentaire d’urgence chez lui, stock à constituer selon une liste précise de denrées. L’Etat gère en parallèle des stocks de tous les produits sensibles pour tenir trois mois”, illustre Marie.

Aux citoyens, le guide présentera les dispositifs, les pistes pour consommer de façon à encourager des circuits économiques plus résilients. Pour les chefs d’entreprise, le guide fournira aussi des pistes d’amélioration, par exemple, pour mutualiser les transports.

Actuellement en cours de rédaction, ce guide devrait être présenté à l’Assemblée Nationale. “La résilience alimentaire mériterait d’être dans une Loi d’Orientation Agricole”, souligne Marie, qui estime nécessaire que l’Etat fixe un cadre pour renforcer notre indépendance alimentaire. “Pour accélérer le mouvement, il faudrait des décisions politiques fortes, comme une TVA “verte” pour les produits locaux afin d’inciter à leurs achats ou un taux différent pour les produits importés par avion, des exonérations de charges sociales pour les entreprises qui participent à cette politique”.




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