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Hommage à Roger VAYSSETTES (46e)
"Roger, un ami sûr, un aiguillon
Au téléphone, 6 jours avant qu’il nous quitte, il avait la bonne voix de toujours. C’était comme si je l’avais vu hier. Pourtant, en rendant visite à sa famille, je découvrais qu’on ne s’était pas vus depuis 10 ans. C’est la marque des amis forts. Roger, cela m’est revenu en force, je lui dois beaucoup. A Purpan, il était pour moi un aiguillon, cordial et tonique, simple, constant. Il l’a été pour beaucoup, je crois.
Pour ne donner qu’un moment particulier parmi tant d’autres, j’ai envie d’évoquer le travail final de la répartition des stages des 1ère Fondas, que nous faisions ensemble.
On se retrouvait à Monteils, chez lui en Aveyron. A ce moment, autour des années 95, il y avait 110 étudiants, je crois. Il était heureux de m’inviter chez lui. « Chez lui », c’était sa maison mais plus encore le monde qui l’avait façonné et l’animait. Il nous trouvait une salle au lycée agricole où il a longtemps exercé. C’était l’occasion de me faire entrer dans sa « tournée des popotes », ceux du lycée, ceux du village, et pas mal d’agriculteurs des environs. On y allait aux temps des pauses, après des séances de 2 à 3 heures intenses à plancher. « Lui, elle, tu peux la mettre avec n’importe quel maître de stage … Ce maître de stage-ci, tu peux lui envoyer n’importe quel stagiaire ». On avançait pas à pas. « Lui, elle, dans cette famille agricole, je le sens moyen » ; « elles, eux, ils ont dit ‘’surtout pas dans le cochon’’, qu’est-ce qu’on fait ? » ; « lui, elle, ce sera trop près de chez eux, non ? ».... On laissait mijoter. C’était un excellent exercice pour considérer et connaître chaque étudiant et chaque maître de stage.
Et Roger les connaissait, chacune, chacun. Il était mon aiguillon. On avançait sur les répartitions plus difficiles, on faisait une pause, repas avec Jeanine, sa femme, un tour chez Anne-Marie, un autre chez ce producteur de volailles fermières, etc. Roger leur dispensait ses petits regards malicieux et ses relances quand l’interlocuteur pouvait montrer des signes d’usure. « Teu-teu-teu, tu vas te les trouver, tes clients » ; on ne partait pas sur une note négative. Je reconnais que c’était un plaisir de préparer cette « répartition des stages » avec lui. Il avait envie d’aboutir à des expériences constructives, tant pour les jeunes que pour les familles agricoles. Pof n’a pas fait 100 % d’heureux avec ces répartitions légendaires, certes, mais le cœur y était, et Roger en est un principal acteur. Roger, tu aimais voir en l’autre le pas de plus à faire, mieux qu’un jèse en fait. Tu alliais le professionnel et le cœur. L’abord était simple, pas de grands discours intellos, un bon sens pratique, une bienveillance contagieuse avec un zeste de « petites piques » bien senties. Tu formais autant au métier, aux gestes du bon éleveur et du bon cultivateur, qu’à la vie, la relation. Là j’ai reconnu une signature « Purpan ».
Merci, l’ami. Veille sur les tiens et sur tes amis ici et là."
Olivier de Framond (dit « Pof », Père Olivier de Framond, à Purpan de 1987 à 1999)
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